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QUELQUES PERSONNAGES ET LIEUX

Tome 1 - Initiation au pays des Micmacs

MYETTE 
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" Ses prénoms étaient Marie Yvonne Étiennette. Marie, parce que c’était le prénom de sa mère, Yvonne, celui de feu sa grand-mère, et Étiennette, car cela ressemblait à celui de son père, Étienne. C’était beaucoup trop long à prononcer, alors on la surnommait Myette. La fillette aimait bien ce surnom. Cela lui faisait penser à une miette du bon pain chaud sur lequel elle tartinait du miel chaque matin. "
Myette
Ritchie Laclune, le papillon- esprit

" Le papillon se présenta :

« Je suis un Small Tortoiseshell, c’est un nom anglais qui se traduit en français par « petite tortue ». Je suis un papillon de jour de la famille des nymphalidés. En règle générale, la vie m’est octroyée du printemps au début de l’automne. Mais je ne suis pas tout à fait comme mes compatriotes. Tu verras, Myette, on a fait de moi un être à part. Je n’aime pas m’aventurer dans les forêts trop denses, mais, s’il le faut, pour toi, j’irai. Je… »

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" Elle se retourna vers Ritchie Laclune, son papillon manitou.

Il était devenu tout bleu. D’un bel indigo qui lui allait encore mieux que l’orangé habituel.

Puis le bleu se colora en jaune doré jusqu’à ce que le papillon se transforme en bijou ciselé à l’or fin. "

RITCHIE LACLUNE
SWEENA et SWEENY,  loups gris

" Intriguée, Myette stoppa net tout mouvement. Deux petits yeux plissés, reflétant le rayon de lune, l’observaient.

Elle réprima un cri de surprise : « Et si le loup y était ! »

L’animal dissimulé dans le taillis ne semblait pas avoir peur ! La brise chassait-elle son odeur d’humaine dans une direction opposée ?

Myette s’accroupit précautionneusement et se mit à ramper vers lui, tendit la main, avala sa salive. Elle réalisait un rêve mais en même temps frissonnait, saisie d’une légère inquiétude. Et si c’était vraiment un loup ?

Brusquement la bête fit un bond de côté et s’enfuit. "

Sweena et Sweeny, son louveteau
Nuttah, indien Micmac
NUTTAH

« Giju’, montre-moi Nuttah, lequel est-ce ? ».

Marie, timidement, désigna un très bel homme, coiffé d’une sorte de crête hérissée de plume. Il se ployait vers le sol puis se déployait vers le ciel, agilement, au rythme d’un tambour sur lequel il frappait avec conviction. La peau de son tambour était ornée de dessins d’animaux. Myette y reconnut quatre loups et un joli papillon. Elle ne savait pas encore que ces graphismes étaient choisis par leur utilisateur pour désigner la qualité du pouvoir personnel qu’il détenait, mais elle y vit un signe du destin annonciateur de bonnes nouvelles. Nuttah était entouré de deux jeunes femmes, dansant au même rythme que lui, les épaules ornées de plumes semblables à des ailes de papillon multicolores, si souples que leurs mocassins semblaient ne pas toucher terre.

Le lieu-dit "Boute-loup " en France

" Et il y avait aussi la grosse Juju.

Myette l’adorait, surtout parce qu'elle l'avait vue naître. Chaque fois que possible, elle se hissait sur son dos large et dodu de jument de trait et lui donnait le signal de la promenade d’un joyeux « allez Juju ». Toutes deux trottinaient dans les prés verts et sur les sentiers serpentant entre les haies verdoyantes de la plaine charolaise. De merveilleux galops, grisant à souhait, les guidaient jusqu’au lieu-dit « Boute-loup », en bordure des bois. De retour à l’écurie, Juju se couchait dans la paille couleur soleil, Myette s’allongeait contre son flanc, et le chat Boudu se pelotonnait sur sa croupe laineuse.

Heureusement que ces moments privilégiés existaient. Cela aidait l’adolescente à mieux supporter son sort.

Le lieu-dit "Boute-loup", en France
Les chutes de Montmorency, prés de Québec
Les chutes de Montmorency, Québec

" Ritchie ne parvenait plus du tout à voler mais voulait absolument se débrouiller seul. Bien que Myette l’ait averti que, sur cette épaisse couche de neige, il aurait du mal à avancer, il tenait à agir en éclaireur, à ce qu’elle le suive, en file indienne. Dès les premières chutes de neige, Myette lui avait confectionné d’astucieuses petites bottes qui préservaient ses pattes fragiles du froid intense. Ritchie s’était habitué à porter ce curieux ustensile. Myette chaussa ses raquettes. Cahin-caha, ils atteignirent cet endroit du parc au-dessus des chutes de Montmorency où ils pouvaient contempler les eaux turbulentes, généreuses et somptueuses, se déverser dans la plaine. Ritchie Laclune fit signe à Myette de stopper. Elle s’exécuta. Il continua seul, se dandinant avec difficultés, mi rampant mi sautillant, freiné dans sa progression par la neige. Il s’arrêta à son tour, puis se tourna vers Myette et, d’un battement d’aile, lui signifia de regarder en direction de la colline."

Tome 2 - Dans le volcan vous trouverez...

MYETTE
Dorénavant, Myette ne s'appelait plus Marie Yvonne Étiennette Géraud, mais Marie Yvonne Ethete Kalawikk. Kalawikk était le nom de famille de Nuttah, son nouveau père, et cela lui plaisait bien. Cela voulait dire "diamant" en langue micmacque. 
Myette et son attrape-rêves
Ritchie Laclune
RITCHIE LACLUNE
Hier, assise sur un banc du parc rafraîchi par la splendeur de la chute de Montmorency, je contemplais les fleurs et les plantes croissantes en ce début de printemps. J’ai remarqué un bel écureuil roux, les deux pattes croisées sur son ventre blanc. C'était un Tamiasciurus hudsonicus. Á l'abri d'un bosquet, il me regardait avec insistance. Il trottina vers moi et d'un bond sauta sur le banc. Je me penchai vers lui.
L'ATTRAPE-REVES

Avant de s'endormir, elle se remémora cette histoire, contée par Nuttah, sur l'origine de ce merveilleux objet à caractère sacré :

[Dans la lumière tamisée de son wigwam, une grand-mère coud. Elle entend quelqu'un pleurer. Cette voix enrouée de larmes venue d'en haut, l'incite à lever les yeux. Une araignée ! Une araignée qui pleure ! "Que t'arrive-t-il jolie petite bête ?" lui demande doucement la grand-mère. "Tout le monde a peur de moi et m'accuse de ne servir à rien, cela me rend tellement triste !" répond l'araignée tout en sanglotant. La vielle femme ressent la peine de l'arachnide et, compatissante, lui fait cette proposition : "Je pense pouvoir t'aider. Dorénavant, quand tu tisseras ta toile au-dessus de l'endroit où l'on dort, les mauvais rêves resteront piégés à l'intérieur d'elle, attendant d'être détruits par les brûlures du soleil, au lever du jour. Ainsi, en ta présence, on ne fera plus que de bons rêves. Tout le monde comprendra quel est ton rôle et combien il est utile. "]

Myette adorait ces légendes amérindiennes, emplies de sagesse.

Un attrape-rêves
SWEEN, SWEENA, SWEENY, SWEENOU
Sween, Sweena, Sweeny et Sweenou. Ils étaient plus que jamais familiers et elle allait souvent les rejoindre sur la colline, au-dessus des chutes de Montmorency. Quel grand mystère ! Étaient-ils les doubles de ceux qu'elle avait apprivoisés, en France, dans la forêt charolaise ? Étaient-ce les mêmes ?
Sween, Sweena, Sweeny et Sweenou
PERLE OU TURQUOISE
Un jour, ils randonnèrent à cheval jusqu'à Gaspé, en longeant les berges du fleuve Saint-Laurent ; c'était sublime. Ils chevauchaient deux belles juments de race "Apaloosa", parfaitement dressées, nommées Perle et Turquoise.
Cheval Apaloosa
Visions
Une des visions chamaniques de Myette
Visions
Une des visions chamaniques de Myette
LE VOLCAN
Cette folie avait pris naissance en mon esprit dès mes premières randonnées autour du volcan effusif de l’île de la Réunion. J'avais assisté plusieurs fois à ses mémorables éruptions. Un feu d'artifice fantastique et hors du temps. Mon cœur battait la chamade lorsque la lave déboulait vers la mer, copiant le tumulte d'un fleuve en crue, ivre de furie, à une vitesse de soixante-dix kilomètres/heure ; cette rivière de feu coupait sans vergogne les routes nationales pour finir par plonger dans l'océan dans un rugissement de fauve en colère.
Le Piton de la Fournaise à l'île de la Réunion

Tome 3 - Les révélations de Nanabozo

LE RENARD
Il s'ébroua avec virulence. Du sable coulait le long de sa fourrure agacée par le vent soufflant en tempête. S'extirper de l'épaisse couche sablonneuse s'obstinant à vouloir le retenir prisonnier fut difficile. Enfin, il réussit et observa son environnement immédiat. Où était-il ? Tout était jaune pâle sous la pleine lune éclairant le décor de la scène où on l'avait fait atterrir. Personne. Pas une âme qui vive à l'horizon. D'où venait-il ? Sa mémoire semblait vide, obscurcie par un étrange sortilège. Il se mit à lécher soigneusement ses pattes rousses gantées de blanc. Pourquoi était-il là, seul ? Il lui fallait découvrir une raison pertinente à sa présence en ce lieu désertique. Pour ce faire, il était important de patienter, se détendre, permettre aux informations de s'infiltrer en son cerveau. Il se rendait compte d'un seul fait : il était un renard roux.
Nanabozo
Nanabozo était majestueux. Son pelage gris abritant quelques touffes duveteuses de noir et de blanc, ses immenses oreilles ourlées de velours, ses yeux de jais, perçant et scrutateurs, sa petite queue mutine, faisaient de lui une véritable divinité. Le grand lièvre tendit sa patte gauche à la jeune fille qui y posa la sienne. Ce fut comme une décharge électrique qui fit trembler tout son corps. Du savoir, illimité, se transfusa généreusement en ses veines. Apigjiʼj, qui avait pris soin de ne pas subir cette secousse, murmura à l'oreille de sa protégée : "Tiens le coup, sois forte, et parle-lui".
Le Grand Manitou
Elle se glissa dans la petite cabane fabriquée en branches de saule et recouverte de peaux de caribou. Elle s'approcha au centre, s'accroupit près du trou creusé dans la terre, abritant de nombreuses pierres chauffées à blanc ; le maître de cérémonie y versa de l'eau chaude, ce qui généra une puissante émission de vapeur. Il se mit alors à chanter et à frapper son tambour selon le rythme sacré propice à entrer en contact avec les Esprits. Myette psalmodia avec lui. C'était une prière destinée au Grand Manitou, à Nanabozo, aux animaux de pouvoir, à ses ancêtres.
La dune
Myette sortit de la voiture et suivit les touristes. Ils étaient incroyablement nombreux. Tous partaient fièrement à l'assaut de la dune et de ses quelques cents mètres de haut. Cette masse de sable était impressionnante. Á l'unisson des autres, Myette grimpa. Parvenue au sommet, elle contempla le superbe spectacle qui s'offrait à elle : l'océan d'un côté, la forêt de pin de l'autre. Elle était sous le charme.
Gloria-Aglia, l'étoile
Á cet instant, une spirale phosphorescente se détacha des riches amas de la voie lactée, fusa vers eux, tourbillonna sur elle-même et se transforma en étoile, scintilla de mille feux quelques minutes durant, très près du couple d'amoureux, avant de repartir à la vitesse de la lumière en direction de la Lune.
Le navire
Myette lui avait expliqué que, pour la circonstance, on avait rebaptisé le plus beau de ces navires du nom de celui qui transporta les premières Filles du Roy, du port de La Rochelle à celui de Québec, en 1663 : L'Aigle d'or. Elle lui avait appris qu'une distance de mille deux cents lieues séparait le port de La Rochelle de celui de Québec ; à l'époque, environ neuf semaines étaient nécessaires pour effectuer cette traversée. La jeune fille lui avait cité cette parole d'un capitaine, relatant son voyage, en 1716 : " J'ai été sept fois au Canada et quoique je m'en sois bien tiré,  j'ose assurer que le plus favorable de ces voyages m'a donné plus de cheveux blancs que tous ceux que j'ai faits ailleurs."
Caroline Comte, auteure des aventures magiques de Myette et de Enlila

Caroline Comte - Les aventures magiques de Myette

carolinecomte14@gmail.com

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